white and blue train chairs

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Dans le flux humain des gares, il y a ces âmes qui transitent. Des corps qui s'évitent, des regards qui se dérobent. On nous a appris à fuir l’étranger, à l'assimiler à un risque, à une menace. Alors chacun s’enferme dans une bulle invisible et silencieuse. Des airpods vissés sur les oreilles avec un podcast comme refuge. Le dernier album de Kaky, de Damso ou de je ne sais qui d’autres. Et puis ce doigt qui scrolle, sans fin, comme pour ne jamais avoir à regarder qui ou quoi ce soit d’autres que son écran.

Dans le flux humain des gares, il y a pourtant ceux qui crient sans bruit.
Ces âmes pleines de failles, qui souffrent et se meurent.
Des corps fatigués, qui dorment debout.
Il y a ces SDF que l’on enjambe en soufflant, ces migrants dont on s’éloigne, ces silhouettes qu’on évite avec un geste automatique. Et ces "incidents voyageurs" qui nous font chier.

Le mal de l'autre est devenu notre plaie.

Dans le flux humain des gares, il y a la foule. Mais il n’y a plus personne.

Dans ce mouvement d’indifférence, les cœurs battent malgré eux.
Des êtres au bord, au bord du monde, au bord d’eux-mêmes.
Des créatures sauvages qu’on ne sait plus voir.

Ceux qui ont tant à dire encore au monde.
Mais que le monde ne veut plus entendre.